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Tu n’es pas cassée, tu es en train de te réajuster

Si seulement je pouvais enfin guérir de ça.


Si seulement je pouvais me débarrasser une bonne fois pour toutes de ce blocage, de cette blessure, de cette part de moi que je n’arrive pas à aimer.


Alors, peut-être, je pourrais avancer sereinement.

Peut-être que je me sentirais entière, légère, libérée de ce poids qui revient toujours, sous des formes différentes, au gré des situations, des relations, des expériences qui, inlassablement, me confrontent aux mêmes doutes, aux mêmes peurs, aux mêmes impasses.


Et si tout ça s’arrêtait enfin ? Si je trouvais cette version de moi où tout est fluide, simple, évident ?


C’est une belle illusion, n’est-ce pas ?

On grandit avec cette idée qu’un jour, à force de comprendre, de travailler sur soi, de creuser encore et encore dans les profondeurs de nos schémas, il y aura un point d’arrivée.

Un moment où on pourra dire : ça y est, c’est fini, je suis guérie, plus jamais je ne retomberai là-dedans.


Mais ce moment n’existe pas.


Pas parce que tu fais mal les choses. Pas parce que tu n’as pas encore trouvé “le bon outil” ou “la bonne méthode”.

Mais simplement parce que la vie n’a jamais été un long fleuve tranquille, et que croire qu’on pourra un jour arrêter d’être bousculée, c’est lutter contre la nature même de l’expérience humaine.

Tu crois que tu dois te réparer, mais pourquoi ?

On nous vend la guérison comme une ligne d’arrivée.

Comme si la transformation était un état stable, un objectif qu’on pouvait atteindre et cocher d’un grand “c’est bon, c’est fait, passons à autre chose”.


Mais ce que les gens se gardent bien de nous asséner, c’est que la guérison n’est pas une destination, c’est un mouvement constant.


❤️‍🩹 On ne devient pas “alignée” une bonne fois pour toutes.

❤️‍🩹 On ne guérit pas définitivement d’une blessure comme on referme un livre qu’on ne rouvrira plus jamais.

❤️‍🩹 On ne devient pas “éveillée” du jour au lendemain, avec la promesse qu’aucune ombre ne viendra plus jamais effleurer notre conscience.


Et pourtant, quand une émotion refait surface, quand un vieux schéma se rejoue, quand on se retrouve face à une peur qu’on pensait avoir dépassée, on se juge.


On se demande ce qui ne va pas chez nous, pourquoi on n’arrive pas à avancer “comme il faut”, pourquoi après tout ce travail sur soi, on a l’impression de tourner en rond.

Et si ce n’était pas un cercle, mais une spirale ?

Et si, au lieu de voir ces répétitions comme des échecs, on les voyait comme des opportunités d’approfondir ce qui est déjà en train de se transformer en nous ?


Tu ne revis pas exactement la même chose.

Tu touches une autre couche, une autre nuance d’un apprentissage en cours.


La différence entre la personne que tu étais il y a cinq ans et celle que tu es aujourd’hui, ce n’est pas l’absence de difficultés. C’est la façon dont tu les traverses.

Les obstacles ne disparaîtront pas, mais ils peuvent devenir des alliés

La mauvaise nouvelle, c’est que les obstacles ne disparaîtront jamais.

Il y aura toujours des imprévus, des situations inconfortables, des émotions difficiles à traverser.


MAIS la bonne nouvelle pour contre balancer, c’est que ce n’est pas forcément un problème.


Si on part du principe que la vie est une évolution constante, alors chaque moment où tu te sens perdue n’est pas un échec, mais une invitation à ajuster ta posture intérieure.


Parce que ce qui change au fil du temps, ce n’est pas l’absence de défis, c’est ta capacité à les rencontrer autrement.


C’est peut-être ça, la vraie liberté. Non pas celle qui consiste à tout contrôler, à tout anticiper pour éviter la souffrance, mais celle qui permet de savoir que quoi qu’il arrive, tu trouveras en toi la ressource pour avancer.


Tu n’es pas en train de te réparer.

Tu es en train d’affiner ta perception.

Tu es en train d’élargir ta capacité à accueillir la vie sous toutes ses facettes.

Tu n’es pas cassée, tu es en mouvement

Il n’y a rien en toi qui demande à être “fixé”.

Il n’y a pas de pièce manquante à chercher à l’extérieur, pas d’état idéal que tu devrais atteindre pour enfin te sentir légitime, complète, à ta place.


Si tu prends un instant pour regarder ton parcours, tu verras qu’en réalité, tu n’es plus la même qu’hier.


Il y a des choses que tu acceptes aujourd’hui alors qu’elles t’auraient fait trembler il y a cinq ans.

Des situations que tu abordes avec un recul que tu n’avais pas avant.

Des blessures qui, même si elles ne se sont pas complètement effacées, ne contrôlent plus entièrement tes réactions.


Alors non, tu n’es pas cassée. Tu n’as pas besoin de te réparer.


Tu es simplement en train de t’adapter, encore et encore, à qui tu deviens.


Et si au lieu de chercher un état final de guérison, tu acceptais que tu seras toujours en mouvement, en évolution, en réajustement ?


Peut-être qu’à ce moment-là, la pression tombera.

Peut-être que tu verras que tout ce que tu cherches à atteindre… est déjà là, en train de se créer sous tes pas.